ÉTAT DE LA SITUATION DE LA FLORE
En 150 ans, la Wallonie a vu disparaître 98espèces de végétaux (fleurs, prêles, mousses,fougères, graminées, carex)1.
Ce chiffre (98) est à manier avec souplesse car des végétaux qu’on n’a plus observés peuventavoir échappé au regard, être réapparus naturellement en un autre lieu ou simplement nejamais avoir été découverts.
Il existe dans le sol un stock grainier de semences naturelles qui, s’il est mis en lumière,même après de très longues périodes allant au-delà du siècle, permet la regerminationd’espèces disparues.
Les cours d’eau, les oiseaux, les tempêtes peuvent également amener d’endroits lointains desgraines d’espèces qui n’existent pas chez nous.
C’est ainsi que 12 végétaux ont été supprimés par nos soins de la liste officielle, vu leur«réapparition» récente.
Si ces réapparitions donnent un peu d’espoir, celui-ci ne doit pas être démesuré, car c’estsouvent une réapparition fragile en un seul lieu et pour un très petit nombre d’individus.
Il est difficile de se réjouir lorsque l’on sait qu’à côté des espèces disparues se trouvent 298 espèces menacées de disparition, 98 espèces en danger et 60 espèces vulnérables!
Il faut également souligner que quelques dizaines d’espèces éteintes doivent leur disparitionnon pas à une cause humaine, mais à la nature des choses. Il s’agit d’espèces qui ont tenté unepercée à la limite extrême de leur aire de répartition, c’est-à-dire de leurs exigences écologico-climatiques et ces essais ne se sont pas avérés concluants dans la durée. Chaque espèce, par lehasard de la diffusion de ses semences, effectue des millions d’essais d’expansion et la plupartn’aboutissent pas; d’autres n’aboutissent que pour un temps limité (suite, par exemple, à desconditions climatiques temporairement favorables).
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